337 [duplicate?] Montaigne, Un trait de quelques ambassadeurs (Essais I, 17)

[fragment 1]

J’observe en mes voyages cette pratique, pour apprendre toujours quelque chose par la communication d’autrui (qui est une des plus belles écoles qui puisse être), de ramener toujours ceux avec qui je confère aux propos des choses qu’ils savent le mieux

Que le marin se borne à parler des vents,

Le laboureur des taureaux, le guerrier de ses blessures

Et le pâtre de ses troupeaux.

(Vers de Properce [II, 1], cités par Montaigne en italien)

Car il advient le plus souvent, au rebours, que chacun choisit plutôt à discourir du métier d’un autre que du sien, estimant que c’est autant de nouvelle réputation acquise : témoin le reproche qu’Archidamos fit à Periandre, qu’il quittait la gloire de bon médecin pour acquérir celle de mauvais poète.

Voyez combien César se déploie largement à nous faire entendre ses inventions à bâtir ponts et engins ; et combien au prix il va se serrant où il parle des offices de sa profession, de sa vaillance et conduite de sa milice. Ses exploits le vérifient assez capitaine excellent: iI se veut faire connaître excellent ingénieur, qualité en quelque façon étrangère.

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